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Inside my Shell I Wait and Bleed...
7 novembre 2005

Mise au point

Sous la douche dont je sors, j'ai comme souvent imaginé la note que j'allais poster dans ma tête. Je la pense, je vois les idées défiler, et puis comme dans toute file à taille réduite, les premières entrées sortent avec l'arrivée des plus fraiches. Je finis alors par recommencer, et puis finalement tout s'emmêle un peu, et c'est comme ça que souvent, je perds l'envie d'écrire, et que je laisse tomber mon initiative. Ce soir, même si je pense oublier beaucoup de ce que je veux raconter, j'ai quand même besoin de passer par là.
Ce week-end, après avoir vu de nouveaux reportages concernant la montée de la violence dans les quartiers dits "difficiles", je voulais poster une note ici, pas tout à fait dans le même ton que d'habitude puisque je comptais relativiser un peu mes propos. Je ne détaillerai pas tout, parce que mon ami GW a lui-même écrit une note concernant ces évènements. Même s'il y relate à peu de choses près ce que j'aurais dit, il m'a paru très virulent, et un peu trop manichéen. Je ne vais pas faire une critique de ses écrits, je ne veux pas me brouiller avec lui et de toute façon, nos façons de penser diffèrent peu ; c'est juste que ce soir, sous le coup d'une tristesse passagère, je ne suis énervé contre rien, comme cela m'arrive rarement, et j'essaie de voir les choses de façon plus modérée. En effet, même si je considère que les individus qui brulent des voitures ou lancent des pierres sur la police doivent être sévèrement et exemplairement punis, il ne faut pas croire que nous sommes blancs comme neige (sans jeu de mots) pour autant.
Les contrôles de police à l'entrée et à la sortie des cités sont pour la plupart inutiles, et ne font qu'accroître le sentiment d'injustice des habitants des cités sus-nommées : je rappelle en effet que dans ces immeubles, ne vivent pas que des racailles qui dealent et volent des scooters. Cette ghettoïsation échauffe les esprits, et dans un climat de violence quasi permanente comme en ce moment, ne rallie pas la population à la cause de l'autorité publique.
L'irrespect que montrent parfois les représentants de l'ordre par rapport aux jeunes, sous prétexte qu'ils sont un peu trop bronzés, est également exageré. Pourquoi tout de suite cataloguer un jeune maghrébin dans la catégorie des racailles ? J'avoue le faire moi-même facilement ; mais quand on est policier, une certaine dose de diplomatie se doit d'être utilisée dans les rapports avec les civils. Si un jeune n'est pas soupçonné d'une quelconque activité illicite, il doit être traité comme n'importe qui. Alors, d'accord, on me dira qu'un policier qui travaille dans ces quartiers, à force de se faire insulter ou de recevoir des pierres, peut être un peu moins tolérant. Mais il ne doit pas devenir con pour autant ; c'est se mettre au même niveau que ceux qui créent les problèmes.
Que faire dans ce cas ? La réponse est loin d'être évidente. Je ne sais plus quel ministre déclarait que l'envoi de CRS était inutile ; qu'il fallait renouer le contact avec la population en colère, et trouver des accords. Là-dessus, je ne suis pas d'accord. Si la violence n'est pas une réponse à la violence, les CRS sont malgré tout le meilleur moyen de la canaliser. Mais l'envoie de ces forces ne doit pas être fait à tort et à travers. Ce qui arrive maintenant est le résultat d'une politique ouverte à l'immigration, principalement après la guerre d'Algérie ; la construction des cités destinées à accueillir les rapatriés a été une connerie magistrale. Maintenant, comment dire à ceux qui ne respectent pas les lois françaises qu'ils n'ont rien à faire ici ? On ne peut pas les renvoyer "chez eux" car ils sont français. On ne peut pas les tuer, ça engendrerait probablement une guerre civile épouvantable. On ne peut pas trouver de terrain d'entente, parce que ce qu'ils veulent, c'est "du boulot et de l'argent". Mais ils n'ont pas compris que pour travailler, il faut des qualifications, de la bonne volonté, de la disponibilité, et de la rigueur. Ils n'ont pas compris que le travail ça ne tombe pas du ciel, et que quand on leur en offre, c'est une chance considérable qu'ils ont. Mais ils ne savent que cracher sur tout ce qu'on leur donne.
Alors, pour ces personnes là, je ne crois pas que l'expression "nettoyer au karcher" soit exagerée. Si des efforts doivent être faits de la part des autorités françaises, il y a des limites qui ne doivent pas être dépassées. Et si elles le sont, il ne doit plus être question de s'applatir.

Je ne vais pas relire ce que j'ai écrit, parce que je serais tenté de le supprimer. J'ai bien peur que ça ne ressemble à un magma pas très digeste, qui n'apporte pas grand chose, et qui risque même d'être parfois paradoxal. Mais qu'importe. Vous vous en ferez votre propre opinion.

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Commentaires
A
Structure et objectivite, bravo!
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